41 ans| lieutenant de la S.W.A.T | pablo schreiber | pré-lien @keith miller | policeman

Ruston Ryker

pseudo au complet : les lettres cursives estampillent en relief les kilomètres de tissus nodal : Ruston Leon Ryker; des majuscules qui créent l'emphase et le magnétisme d'une lignée où s’enchâssent un nombre incalculable d'audacieux (des pets au casque que des histoires dissimulées louangent derrière des traits placides).  date et lieu de naissance : chicago born & bred; stars and stripes fièrement accroché qu'un patriotisme couronne  de cette manière désuète qui schlingue le talc et la naphtaline, un enduit bon pour les vétérans qu'un syndrome post traumatique dévore depuis les dendrites jusqu'aux terminaisons neurales. (Mai 1979) L'année de la chèvre voit : la hausse du prix du baril de pétrole, un blizzard engloutir la ville des vents, le crash d'un vol de la american airlines, les états unis lancer un programme afghan qui leur reviendra en pleine gueule le 11 septembre ( fallait-il déceler des signes annonciateurs ?) Ruston calé comme un enfant terrible venu réduire à néant la partition originelle que des lèvres s'ourlant sur une rangée de dents couverte d'hémoglobine rendraient particulièrement séduisant. occupation dans la vie : lieutenant de la S.W.A.T (armes et tactiques spéciales) depuis pratiquement six années, il dirige sa propre unité. Tireur de précision, Ruston s'est d'abord illustré au sein de l'US Army en tant qu'officier subalterne : capitaine (CAPT) au commande de son propre bataillon (il appartenait au 44ème régiment).  statut social : $$$$  on ne choisit pas de se construire une carrière dans les forces de l'ordre dans l'espoir de faire fortune; ses ambitions ont toujours appartenu au domaine du possible (tirer des plans sur la comète : pas dans ses prérogatives). du moment qu'il peut entretenir sa passion pour les grosses cylindrées, se payer quelques jours de congés sur les routes : le quidam sait se contenter de peu, c'est un homme simple, sans artifices.situation amoureuse : il ne regrette pas une seule seconde d'avoir mis la bague au doigt de celle qui aujourd'hui est sa femme. Malgré les engueulades incessantes, les reproches qui fusent avec la précision de tirs stratégiques, les blancs qui s'installent lorsqu'ils campent tous deux sur leurs positions respectives. S'ils s'éloignent progressivement l'un de l'autre  - l'amertume et une part de ressentiment mal placé résultant de fausses couche à répétition, des absences répétées de Rusty concourant à creuser -, ce n'est pas par manque d'amour ou par désintéressement. Entre ceux deux là, ça a toujours été beaucoup trop intense, profondément déroutant, peu intelligible par quelques tiers. trois qualités et trois défauts : l'on pourrait le croire indifférent - il est de ceux qui ont raffiné l'art de dissimuler leurs émotions -, il est l'épaule d'appui- pierre angulaire, il solidifie l'édifice, projette une aura protectrice - s'investit auprès de ses semblables (à condition d'avoir acquis sa confiance, lorsque c'est chose faite l'on peut le taxer de loyauté sans contradiction); mâle alpha incontestable, ses silences sont plus poignants que les flots de paroles qui peuvent être débités (l'adage stipulant que le silence est d'or prend tout son sens transposé dans son relationnel avec ses subordonnés). Ses sourires quant à eux sont plus chaleureux car leur esquisse est rare. C'est un leader né  (chef de file depuis le bac à sable, QB 1 au lycée, recrue prometteuse, capitaine dans l'armée de terre puis lieutenant S.W.A.T) - il y a ce quelque chose d'imperceptible, dans cette façon de soumettre l'air à ses vibrations, un magnétisme irréductible que l'on prête à une forme de subtilité primale. L'homme est franc, joue selon les règles (sauf exceptions), s'attache à effectuer ses tâches de manière consciencieuse : la patience chez lui constitue la charpente. En revanche, il devient intransigeant  face à la traîtrise - la perte de son estime est complète lorsqu'un dérapage conséquent le justifie.   avatar : pablo schreiber groupe : policeman


(01) Originaires de Louisiane, les Ryker ont toujours été près de l'archétype de la famille américaine déclassée vivant au jour le jour dans un mobile home à la pelouse jonchée de détritus. Marty Ryker possédait une vieille station service dans le west chicago, sa femme Donna s'illustrait comme barmaid au sein du  bistrot appartenant à son oncle. S'ils se sont connus lors d'un été indien dans un coin de Louisiane, c'est à Lafayette  au bord du lac Martin à deux nuits de mardi gras que Marty posa un genou à terre. C'était aussi ringard qu'inattendu, tout le patelin comprit à l'époque qu'il s'agissait bien plus d'un mariage shotgun censé sauver l'honneur d'une famille composée à soixante dix pour cents d'anciens militaires (les Johnson squattaient les rangs de la navy depuis des temps immémoriaux et il était fort préférable qu'un môme naisse dans le cadre d'une institution matrimoniale, pour le bien d'un Marty susceptible de se manger une raclée). Les conditions particulières de sa conception eurent un impact sur son enfance: Marty et Donna n'étaient pas amoureux et ne le furent jamais. Ce qui n'encouragea pas plus le père à adorer sa progéniture, des trois marmots, ce fut l'aîné qui encaissa les coups. Le Ruston adulte finit un jour par imprimer l'information; après avoir passé la majeure partie de son adolescence à tamponner les sautes d'humeur de son alcoolique de père, bien qu'un avenir radieux universitaire s'offrait à lui, il ne rata pas l'occasion de rejoindre l'armée. La nouvelle n'enchanta pas Marty, scinda l'coeur d'une Donna perdant un bouclier d'exception et tomba sur les plus jeunes comme une annonce de mort. Ses deux frères et sa sœur lui en voulurent mais, ils finirent eux aussi par comprendre, avec le recul. 'Parait qu'après son départ - surtout après un triple pontage coronarien - Marty eut moins la main leste et s'en tint à gueuler - il n'arrêta pas l'alcool , ni la cigarette et ce sont ses poumons qui lâchèrent quelques années plus tard, mettant un terme aux vendredis de terreur. Ruston et ce dernier n'eurent jamais l'occasion de se réconcilier. (02) 'Rangers lead the way' il ne rejoignit jamais le 75ème régiment, malgré les tests d'aptitudes réalisés mais il devint - à force de rempiler et d'actes jugés héroïques (simples tactiques et - peut-être - un chouïa de pulsion suicidaire) - capitaine trentaine entamée. Il ne gravit pas les échelons avec facilité - loin du surhomme dépeint dans les fictions télévisuelles susceptible de décimer ses ennemis d'une simple pichenette -, non, Rusty, lui, fut à maintes reprises à deux phalanges de tout larguer (le rang, les responsabilités,lifter  la vie de ses homme à chaque pas esquissé) . Mais, au sein de l'us army, il fit la découverte de valeurs, obtint une famille particulière et sut s'entourer d'individus dignes de confiance. Lorsque le haut commandement lui offrit la tête d'un bataillon, et a fortiori de sa propre unité flexible,  Ruston choisit ses recrues avec minutie. Aujourd'hui, pratiquement une décade après, il conserve des liens ténus avec ses camarades d'armes et tous ceux qui ont significativement changé sa vie.  (03) Il fit la connaissance de sa femme lors d'une permission; il avait vingt huit ans et elle en avait dix sept. Le moins que l'on puisse dire, c'est que du côté de Ruston ce ne fut pas le coup de foudre immédiat. Ruston plus agé et déjà actif (à la fois sur le plan professionnel et personnel) avait d'autres chats à fouetter, il la remarqua à peine (sa famille s'était installée face aux Ryker et elle fréquentait le même lycée que la petite dernière - ce qui était largement suffisant pour dissuader l'aîné de poser le regard sur la gamine). Elle, en revanche, lui confessa qu'elle avait flashé sur lui au premier regard lancé dans sa direction et si elle s'était faite la promesse de finir par devenir madame Ryker, elle fut plutôt courtisée par le Ryker plus proche en âge (qui n'eut jamais gain de cause et finit par s'intéresser à une autre). Pendant plusieurs années, Ruston n'était qu'indifférence et
pondération, il semblait clairement à peine remarquer l'existence de celle qui finirait par l'avoir à l'usure (une promesse était une promesse, qu'elle l'ait faite à elle-même ou à un tiers). Elle le vit évoluer, avec des yeux adolescents puis jeunes adultes. Le soldat  avait toujours une gravité dans ses gestes et le silence qu'il gratifiait à ceux qu'il ne connaissait pas était aussi désarçonnant que fascinant. Et c'était toutes ces arcanes l'entourant qui n'avaient jamais cessé de la rapprocher de lui : putain, elle aurait aimé qu'il l'emmène au bal de promo, qu'il la raccompagne sur sa bécane, qu'elle se retrouve ne serait-ce que le temps d'une journée sous le feu de son regard et réceptacle privilégié de toute son attention. Un jour, elle eut vingt deux ans et c'est là qu'ils finirent par échanger plus de deux mots; il lui a avoué qu'il savait qu'elle avait le béguin pour lui mais que les circonstances étaient telles qu'il n'avait jamais émis la possibilité qu'il puisse se passer quoi que ce soit entre eux. L'écart d'âge était un sujet sérieux, il n'était jamais à Chicago, passait son temps à enchaîner les one night stands : il n'avait ni le temps, ni envie de s'investir dans une quelconque relation. Leur premier baiser fut un cadeau qu'il lui offrit pour l'obtention de son diplôme universitaire (sans a priori) et il fut le premier surpris à en échanger d'autres avec elle (au détour d'un couloir, dans l'habitacle de sa vielle range rover defender, des goodnight kisses anodins qu'elle subtilisait du bout de ses lèvres pleines à chaque fois qu'elle avait l'impression d'être désirable, d'avoir une fenêtre de tir) jusqu'à ce que le "casual"(le sexe sporadique au gré des perm') devienne "sérieux" (officialisation auprès des familles) et qu'il fasse sa demande un an après le premier baiser ( sept ans auparavant). Il prit la décision de quitter l'armée à cette époque et les événements qui suivirent (l'embuscade, la perte d'un nombre considérable d'hommes il y a de cela pratiquement six années) concourent encore à rendre la vie de couple difficile. Ruston se mure dans son silence et refuse d'assombrir l'humeur de sa femme en déballant ses incertitudes. (04) Il n'a jamais pris une vie pour le 'sport', parce qu'il pouvait le faire, parce qu'il le voulait : seulement dans des situations où il le fallait. Question de survie - la sienne ou celle de ses hommes (c'était une réalité à laquelle il avait été confronté dès sa première mission, appuyer sur la détente avait depuis perdue toute mystification). Dans une situation du "c'est soit eux, soit lui" il n'y avait aucun débat; il agissait avec précision et détachement, se montrait efficace et solide, réassurait ses hommes dans leurs actions, existences. Il leur apportait la dose d'encouragement, se fendait de quelques discours visant à les vivifier comme l'aurait fait n'importe quel chef. Il remplissait à merveille cette fonction. Et s'il n'avait jamais douté de son choix de carrière, tout changea à quelques kilomètres au sud de Kerbala, dans un village situé entre cette dernière et Nadjaf : une simple mission de routine qu'il avait assuré (il se trompait sur toute la ligne). Le capitaine savait qu'ils se trouveraient à découvert sur plusieurs kilomètres et à dire vrai, leur convoi était paré à ce genre de situation. Pourtant l'embuscade les cueillit là où ils s'y attendaient le moins - le cagnard tapait fort et l'air était sec. 'Six coups' y perdit une jambe, Miller se fit salement amocher, il vit Maconahey se vider de son sang, sept autres recrues tomber face contre le sol: il contempla la débacle d'un oeil rapace et se vit décisionnaire, il devait garder son sang froid, montrer l'exemple. Ryker se souvient avec acuité de tout, de l'enchaînement funèbre, cette chorégraphie d’événements accompagnée du sifflement caractéristique des balles : l'espace vétuste de la vieille bâtisse dans laquelle son unité et lui s'étaient réfugiés (signant de cette manière pratiquement leur arrêt de mort), l'odeur de sang dans les sinus. Dans la hâte il avait fallu faire des choix et il ne se passe pas une seule journée depuis où il ne se ressasse pas cette terrible journée en boucle, cherchant à identifier où - godammit - il a merdé (un tatouage sur le torse lui rappelle constamment ses erreurs tactiques). Ce fiasco conforta l'idée de mettre les voiles et s'il envisagea une réinsertion dans la vie civile plus passive, il ne résista pas longtemps à l'appel et se vit intégrer le S.W.A.T. En moins de quatorze mois il se retrouvait déjà à la tête de son unité, coiffant au poteau ceux qui briguaient le poste de lieutenant - confiants face à leur ancienneté. Pourtant, personne ne peut remettre en question son efficience. (05) Dans son backyard, Ruston a installé une piscine couverte et organise souvent des pool parties dans le seul et unique but de réunir ceux qu'il estime, ses amis, ses frères. Sa nouvelle unité côtoie son ancienne et c'est l'occasion de manger un BBQ, en buvant des bières. Il veut garder un œil sur eux, s'assurer qu'ils vont bien - malgré tout(tout ce qu'il leur a fait vivre, à cause de la rétention d'informations et s'il s'en veut beaucoup, il ne laisse rien paraître). (06) Excellent tireur, il a appris à viser en chassant avec son grand-père maternel ( des excursions dans le Maine pendant la saison de chasse), grâce à lui qu'il a acquis le sens de l'orientation, la patience (car il était un marmot impulsif, hyperactif). Ruston Ryker ne doit rien à son père, car à bien des égards, le nom qu'il porte il l'a mérité à enchaîner les shifts dans la station service délabrée, après les cours comme plongeur dans un restaurant asiatique (et filer la quasi totalité de ses gains pour remplir le frigo), s'assurer que ses frangins aient de quoi se mettre sous la dent : le moins que l'on puisse dire, c'est que le gars est un homme bien, qu'il a le sens du sacrifice. Aujourd'hui, il ne chasse plus - il a pris trop de vies -, il s’entraîne et évacue sa frustration au stand de tir à raison de trois soirées par semaine (du temps passé loin de son épouse qui n'hésite pas à le lui reprocher).(07) Paternel et protecteur, il agit en pensant au bien des autres, abnégation face à la tâche, le bien être des autres passe effectivement avant le sien (et cela a toujours été ainsi). Il nourrit depuis plusieurs années l'envie de fonder une famille, il s'est marié - son mariage est heureux, malgré les oscillations en dents de scie - aujourd'hui, il veut avoir des enfants. S'il couve sa femme d'attentions (aussi peu sentimentaliste et démonstratif qu'il peut être), il souffre en silence du manque de rires enfantins à travers les murs de leur maison, que le fait  d'observer ses amis, ses frères agrandir leurs familles enrobe d'une épaisse couche d'amertume. (08) La foi a toujours occupée une place importante dans sa vie : il n'a pas été un enfant dévot,adolescent il bataillait avec les interdits et refusait de croire l'humanité soumise à quelque instance supérieure dont elle ignorait tout. C'est adulte qu'il se mit à croire : dans les coins thébaïdes d'Irak, sous le feu des insurgés. Lorsqu'il était acculé et que la seule munition restait une prière dirigée vers le ciel - l'expression vulgaire d'un désespoir flambant -. Il en a passé des deals avec le tout puissant et, alors qu'il perdait toute assurance, les voyait prendre sens. Désormais, sa femme et lui s'installent tous les dimanches sur les bancs de la congrégation baptiste de Notre-Dame. (09) Ruston ne supporte pas l'ataraxie et trouve toujours un moyen d'occuper son temps. Sa passion des grosses cylindrées est née grâce à son oncle Jim (le frère de son père) et du club de motards auquel il appartenait (et auquel Rusty a lui même failli appartenir - il en est un membre intermittent, les activités du club étant parfaitement incompatibles avec sa fonction de lieutenant S.W.A.T). Il possède trois Harleys, fait de l'oeil à un modèle des années soixante, économise depuis plusieurs mois dans le but de mettre la pogne dessus. Vous le trouverez souvent dans son garage à bricoler dessus. (10) L'an dernier, lors d'une mission d'extraction, il s'est fait tirer dessus. Touché à l'abdomen, il a passé un mois en arrêt; son épouse se fit l'avocat de la partie adverse et lui rabâcha les oreilles sur la nécessité qu'il fasse attention, qu'il pense un peu plus à elle, qu'il s'éloigne de tous ces métiers à risque  pour lesquels il semblait cultiver un penchant malsain. Et, peut-être que c'est en partie vrai. Rusty ne s’épanouit que sous les pics d'adrénaline et la recherche dans toutes les activités extra professionnelles qu'il pratique: un côté casse-cou pourtant fermement ancré au sol. (11) Excellent cuistot, il mériterait une place dans une fameuse émission culinaire; il adore préparer des plats, en créer et n'hésite pas à se mettre derrière les fourneaux entre deux calls (en dehors de la saison de playoffs et de superbowl, il ne rate jamais la diffusion des émissions en question): cuisine française, asiatique, arabe (elles n'ont plus aucun secret pour lui et aucun robot, ni ustensile ne manquent à l'appel). (12) Quelques habitudes ont la vie dure : il se lève aux aurores, fait son footing puis s'enferme dans son garage pour une série d'exercices. Il fait très attention à son hygiène de vie et s'il ne consomme de l'alcool qu'avec précaution ('faudrait pas qu'il finisse comme son père) et ne fume une cibiche qu'à la sainte glinglin (en période de stress culminant) il se fait un point d'honneur à instaurer une alimentation équilibrée à quiconque squatte l'espace réconfortant de son canapé (voir quiconque squatte sa vie). Cela dit, il n'est pas contre une pizza ou un hamburger bien gras de temps à autres (généralement, lorsqu'il sort avec ses bandits).(13) Lorsqu'il était jeune recrue, il a participé à une campagne de publicité; il a prêté sa voix à des vidéos, sa silhouette à des photos. C'est à cette époque qu'est née son intolérance aux techniques publicitaires, visant à vendre à la grande masse une image erronée du système. Si tôt réalisé, il a profondément regretté son choix. Il lui est arrivé de se faire chambrer par ses camarades d'armes et son unité actuelle (un exemplaire de poster est d'ailleurs accroché au mur du vestiaire). Et c'est d'ailleurs l'un de seul fait de son passé connu des membres de son équipe; Ruston est plutôt secret et ne déballe que le strict minimum. Pour lui, il y a prescription pour tout, l'important c'est le moment présent, ce que l'on est aujourd'hui (il accorde toujours le bénéfice du doute, tout le monde a le droit à une seconde chance). (14) Dire qu'il n'a aucun regret serait faux. Ses regrets prennent la forme d'une tarentule qui tisse sa toile successivement aux heures creuses de la nuit. Les psychiatres militaires évoquent le syndrome post traumatique et durant de longues années, il en a planqué les effets, vivant les flashs à sa manière, les étouffant à l'aide de mécanismes de défense triviaux. Sa femme comprend, tente de l'aider mais il se mure dans son silence, change de conversation, parade et le fait si bien qu'on finit par parier sur lui. Ses symptômes sont plus légers que ceux de la plupart et c'est surement pour cette raison qu'il arrive à passer les tests psychologiques annuels. (15) Depuis quelques mois, sa soeur est venue vivre avec lui; ce qui n'était question que de quelques semaines le temps qu'elle retombe sur ses pattes après son divorce se prolonge au point de jouer parfois sur ses nerfs. Son manque d'ambition et cette façon si nonchalante d'entreprendre ses journées agacent l'aîné qui essaye pourtant de lui trouver un travail - et ce qui complique encore plus les choses, c'est que son épouse et sa soeur se liguent contre lui dès que l'occasion leur est offerte.