Une vie professionnelle épanouie, une vie sociale et amicale parfaite ainsi qu’une famille heureuse. C’était généralement le rêve de nombreux américains des classes moyennes ou populaires de ce merveilleux pays. Un trio généralement indissociable pour de nombreuses familles essayant de transmettre les meilleures valeurs possibles aux générations qui feraient perdurer celles-ci. Keith, il était de la trempe de ceux qui n’avaient jamais réellement eu une vie digne des films ou séries télévisés. Le vétéran de l’armée américaine n’avait jamais réellement réussi à s’épanouir en fondant la famille parfaite, son dévouement envers sa nation et son besoin d’honorer les traditions de ses ancêtres. Ils étaient la cause de sa séparation avec la mère de son fils Ambrose. Le cul vissé dans le canapé grattant lentement la tête de sa chienne endormie à ses côtés. Le brun profitait de ses deux journées de congés pleinement méritées après l’arrestation d’un gros bonnet du trafique de drogue au sein de la ville, la journée touchait paisiblement à sa fin tandis qu’il terminait doucement sa canette de soda fraîche. Les yeux rivés sur les deux tickets déposés sur la table de salon, il réfléchissait depuis de longues minutes, allait-il s’y rendre ce soir ? Inspirant profondément en s’emparant de son smartphone. Le barbu scrollait parmi ses contacts à la recherche du compagnon idéal pour sa soirée de repos sans véritablement faire attention à sa liste de contact.

Son esprit, il était accaparé par son gosse depuis le début d’après midi. Le père et le fils s’étaient échangés quelques messages dans la matinée, Ambrose avait raison, il n’avait pas passer assez de temps avec lui ces dernières semaines. La tête dans le guidon ne pensant uniquement qu’au travail, Keith n’avait même pas vu son propre frère depuis de longues semaines se contentant simplement de quelques appels et messages avec son aîné. Sa famille il l’avait trop longtemps délaissée au profit de sa carrière et il s’en voulait terriblement. Le tatoué savait pertinemment qu’il avait louper de grandes étapes dans la vie de son fils et il savait tout aussi bien la douleur de l’absence d’un père dans la vie d’un adolescent. Pourquoi ferait-il pareil avec sa progéniture alors qu’il avait lui eu la chance de rentrer vivant des fronts militarisés de son pays ? Un haussement d’épaule plus tard suivit d’un juron grogner entre ses dents, il s’emparait des billets blanc et jetait son blouson en cuir sur ses épaules. Il ne lui avait pas nécessité beaucoup de temps pour se rendre dans le secteur de Lincoln Park à la recherche de son fils. La journée scolaire touchait à sa fin et il espérait sincèrement croiser son fils sur le trajet le menant en direction du lycée. Les yeux rivés sur les trottoirs le long des rues le menant en direction de l’établissement. Le moteur de sa vieille ford mustang résonnait bruyamment comme un appel au regard tandis qu’il ralentissait devant le lycée de son fils.

La porte noire du véhicule claquait derrière lui tandis qu’il enfonçait les clés dans la poche de son jean usé. Un sourire au coin des lèvres s’appuyant sur l’aile de sa voiture jetant une cigarette entre ses lèvres qu’il s’empressait d’allumer saluant quelques lycéens qui ne lui étaient pas inconnus, répondant par un simple geste de la main ou de la tête aux bonjour monsieur miller. La fumée s’extirpait de ses poumons une dernière fois après sa courte attente, la cigarette quasiment consumée au coin des lèvres et les mains vissées dans les poches de son jean. Keith s’approchait d’une tête brune qui lui renvoyait un effrayant miroir de ses années lycée en pleine gueule. Si la crise de la quarantaine n’avait pas encore eu vraiment d’effet sur lui à certain niveau, les coups de vieux qu’il prenait en voyant la réalité en face de lui était d’une violence inouïe sur son esprit. Un sourire sous la barbe de plusieurs semaines lançant amusé à son fils « R’gardez moi s’beau gosse. Elles doivent toutes craquées pour toi, pas vrai fiston ? » Dans un clin d’œil il observait un groupe de jeune lycéenne à plusieurs mètres d’eux avant de recentrer son attention sur l’adolescent brun en face lui enfonçant la main dans la poche de son blouson sortant les deux tickets « J’ai eu deux places pour le match de catch ce soir a Wrigley Field grâce au boulot. J’me demandais si ça te tentait de s’faire un hot dog et un grand soda en observant des gars se mettre des gnions dans un ring. Tu sais… comme un père et son fils. »