Le brun avait ses petites habitudes lorsqu’il se pointait chez sa co-équipière, à vrai dire, la blonde aussi avait ses petites habitudes. Elle savait qu’il y avait plus de chance pour elle qu’il réponde en frappant à la porte de son garage dans lequel il serait très certainement entrain de boire une bière les mains enfoncés dans un vieux moteur des années cinquante. Un fond de vieux rock’n’roll dans les oreilles diffusé par un poste casette grésillant dans un coin. Ils avaient appris à faire connaissance et ils avaient intérêt à se connaître presque par cœur s’ils comptaient pouvoir assurer les arrières de l’autre au travail. « Tu n’en as pas marre de me voir toute la journée ? » sans véritablement répondre, il haussait les épaules levant sa bière fraîche dans sa direction et portant le goulot à ses lèvres. Une putain de bière fraîche avec une canette en verre assez humide pour en décoller son étiquette. Il en avait eu besoin toute la journée et elle lui avait offert sur un plateau d’argent. Keith était heureux de l’avoir comme partenaire. Elle connaissait ses goûts mieux que son propre frère ne connaissait les siens. Un sourire au coin des lèvres, il se laissait légèrement distraire par la décoration de l’appartement de la blonde avant de recentrer son attention sur elle s’enfilant une nouvelle gorgée dans le fond du gosier. « et merci d’avoir pris ma défense avec les mecs des autres brigades. » Un sourire au coin des lèvres, il s’enfonçait confortablement dans le dossier du canapé, une main passant devant son visage marmonnant dans sa barbe comme à son habitude lorsqu’elle abordait ce genre de sujet. « J’aurais bien fait autre chose que de leur aboyer à la gueule, crois moi.. »

Ce putain de Williamson, ce fils de chienne, il n’avait jamais réussi à supporter l’air supérieur de cet enfoiré de première. Ses remarques déplacés et ses propos sexistes, il lui aurait bien fait ravaler la moitié de sa dentition aujourd’hui s’il n’y avait pas le risque de se voir mis à pied par le commissaire. Inspirant profondément, il ne savait pas bien pourquoi il réagissait de manière si démesurée lorsqu’il s’agissait de sa coéquipière. Il se devait de prendre sa défense, il le savait clairement, elle faisait la même chose pour lui à longueur de journée lorsqu’il grognait un peu trop sur différents suspect. Clay s’il ne l’avait jamais réellement vu ou entendu faire, il se doutait que dans le fond, elle devait être la première à sortir les griffes lorsque l’on critiquer la manière de faire de son partenaire lorsqu’il décidait de prendre le rôle du méchant flic. Elle, la blonde, sa blonde comme il aimait l’appeler pour l’emmerder au sein de la brigade. Keith ressentait le besoin de la protéger se montrant même parfois un brin jaloux voir possessif avec certains autres gars du commissariat. « Quand un vétéran ouvre sa gueule. Les puceaux rangent leurs bites. »

Un léger sourire au coin des lèvres, il déposait ses yeux sur son visage avant de lui envoyer un clin d’œil amusé. Il était loin du personnage sophistiquer qu’il avait abordé aujourd’hui lors de la mission. Le costard cravate était remplacé par un sweat shirt délavé de l’US Army et son joli pantalon de costume était devenu un simple jean. Keith se mordait doucement l’intérieur de la joue s’enfilant une nouvelle gorgée de bière après avoir laisser sa nuque raide craquer dans un bruit effrayant, ses yeux rivés sur elle et un air amusé sur le visage. « Au fait.. Désolé pour certains geste aujourd’hui. Tu sais bien que j’te traiterais jamais comme ça… »

La surprise s’emparait de son esprit lorsqu’elle vint s’asseoir sur ses genoux et sans véritablement comprendre comment ni même pourquoi, un frisson lui parcourus soudainement le long de sa colonne vertébrale. Un léger sourire au coin des lèvres sous sa barbe de plusieurs semaines et les yeux rivés sur son visage avant de plonger dans ceux de sa coéquipière. Son esprit s’emballait soudainement sentant sa respiration ressentant le besoin de s’affoler. Le brun se concentrait pour ne pas se laisser déborder pas un plein d’émotions qu’il ne soupçonnait aucunement à l’instant précis. « Vous n’avez pas à vous inquiéter monsieur, j’ais là pour vous satisfaire. » Le vétéran ne sourcillait pas d’un millimètre ne cessant de se perdre dans son regard, impassible, il avait besoin d’être impassible. Elle se rapprochait lentement de son visage et sans véritablement comprendre une partie de lui-même lui ordonnait de fondre sur ses lèvres tandis qu’une autre l’attrapait par le col afin de calmer les pulsions du diable sur son épaule. Un léger sourire amusé déguisant sa frustration illuminait alors son visage « Par contre la prochaine fois, c’est toi qui joue les escort, je te prêterais mes talons si tu veux. »  Son sens de l’humour, voilà la raison principale qui l’avait fait se sentir en accord avec la belle blonde, il espérait qu’elle ne pouvait pas le sentir dans ses gestes mais sa main jouait nerveusement avec la bouteille de bière glissée entre ses doigts. Un sourire amusé au coin des lèvres s’envoyant une nouvelle fois une gorgée dans le fond du gosier en haussant un sourcil à la sonnerie du téléphone. « Je t’abandonne deux minutes le temps de répondre, fais comme si tu étais à la maison il y a des bières au frais et si tu veux fumer le cendrier est sur l’îlot de la cuisine. »

Un soupir de soulagement s’échappait d’entre ses lèvres lorsqu’elle disparaissait sur la pointe des pieds. Les yeux rivés dans la direction où elle s’était éclipsée. Le téléphone était sûrement l’un de ses pires ennemis lorsqu’il sonnait chez lui mais dans une situation comme celle-ci, il se l’avouait pleinement, il lui avait littéralement sauvé la vie. La nuque enfoncée dans le dossier du canapé levant la tête vers le plafond inspirant profondément laissant un rire s’échapper d’entre ses lèvres. La journée avait été tendue et elle s’amusait à en rajouter une couche. C’était bien la Clay qu’il connaissait cela n’en faisait aucune doute. Se redressant lentement pour enfoncer les coudes dans ses cuisses dans un bâillement semblant venir du fond de son âme, ses yeux se rivaient doucement sur sa bière presque vide qu’il s’envoyait finalement dans le fond de la gorge. Il allait faire comme chez lui lançant un rot tonitruant dans la pièce à vivre de la jeune femme s’amusant de sa réaction à l’autre bout de l’appartement tandis qu’il s’enfonçait la tête dans le frigidaire de la jeune femme à la recherche de bière. Curieux il ne l’était généralement pas mais ses yeux s’attardaient de longues secondes sur les condiments à l’intérieur de celui-ci, sa grand-mère lui répétait souvent qu’une vie saine commençait par une assiette saine, un léger sourire au coin des lèvres il s’emparait de deux canettes fraîches refermant la porte avec son pied. Le cendrier dans l’autre main s’affalant de nouveau dans le canapé. La clope vissée au coin des lèvres marmonnant entre ses dents.

« La prochaine fois, j’jure devant dieu que j’envoi cette petite merde au trou pour un bon moment… Aide le qu’elle disait. Il va changer, j’le connais c’est mon fils. Mon cul qu’il a changer, branle couille. J’tenverrais ça directement chez les marines ca lui apprendrais la putain de discipline. » Keith n’avait pas cesser de réfléchir au sort de son frère si sa coéquipière ne l’avait pas couvert le temps suffisant pour le pousser dehors avant l’arrivée tonitruante de la cavalerie. Son esprit entier était omnibulé par l’image de ce petit branleur. Pourquoi devait-il encore se porter garant de lui et risquer sa place une nouvelle fois ? Risquer celle de Clay. Pour une sombre merde qui retrouverai un autre caïd pour qui travailler sa came oubliant complètement sa mère. Le regard de Keith avait changé tandis qu’il fixait dans le vide laissant s’extirper la fumée de ses poumons. Il était colérique, plein de rancœur et de rage envers celui qu’il avait si longtemps protéger au cours de son existence après le décès de son père. « Un bon vieux bottage de cul en règle dans un putain de camp militaire... V’là s’qui f’rais d’lui un homme. Un vrai, pas une putain de loque camée jusq’aux orteils.. » grognait il dans sa barbe s'envoyant une impressionnante gorgée de bière dans l’œsophage

Le retour de la blonde au cœur de la pièce extirpait le brun de ses pensées. La cigarette presque entièrement consumée entre les lèvres et la canette ballante entre ses doigts. Keith haussait un sourcil interrogateur en déposant son regard sur le visage de sa partenaire. Il espérait secrètement qu’il s’agisse d’un appel de son supérieur afin de récolter plus d’informations sur la journée qui s’était déroulée au sein de l’équipe de lutte anti-drogue. Inspirant profondément tandis qu’elle s’installait à nouveau à ses côtés venant déposer sa tête sur son épaule, il l’écoutait avec une attention toute particulière lorsqu’elle lui énonçait le sujet de cette conversation téléphonique privée. « J’ai été de nouveau contacté pour aller à Los Angeles pour quelques longs-métrages. » Un sourire se dessinait sous la barbe de son coéquipier, il en venait souvent à oublier que la belle Clay Hailfield était une cascadeuse hors paire et reconnue dans son domaine avant de quitter sa belle citée des anges, les yeux rivés sur elle. Il avait étrangement toujours beaucoup de mal à se faire à l’idée qu’elle s’était très certainement mise dans des situations bien plus périlleuse pour une poignée de dollar dans son ancien métier. « je leur ai dit que j’avais des choses… et des personnes à qui je tenais ici. » Keith était prêt à lui répondre qu’elle n’avait qu’à suivre son cœur s’il penchait pour l’adrénaline des cascades du 7ème art mais ses mots restaient muets dans sa gorge. Les yeux rivés sur son visage, son cœur battait calmement dans sa poitrine et sa respiration se voulait paisible. Il n’avait pas à s’en faire pour elle si jamais leurs supérieurs venaient à apprendre qu’ils avaient laisser sciemment filer un des hommes impliqués dans le trafique de Salvatore. La belle blonde pourrait reprendre sa vie exactement où elle l’avait laissée à Hollywood après son aventure sur le terrain au sein du département de police de Chicago. Un quart de seconde lui avait été nécessaire pour s’imaginer la blonde dans une grande série policière qu’elle aurait elle-même rédigée scènes après scènes se basant sur son vécu. Un sourire amusé ainsi qu’un petit rire s’échappait d’entre ses lèvres secouant la tête s’échappant cette idée de la tête se contentant de marmonner « J’serais surpris de voir un perso inspiré par moi… »

Son sourire, ses yeux, ses cheveux et sa présence. Dans le fond il n’avait pas besoin de grand-chose de plus après avoir ressenti l’immense déception de voir son abruti de frère dans un merdier comme celui d’aujourd’hui et la colère de le laisser s’échapper paisiblement en espérant qu’il comprenne ses erreurs. Il n’avait besoin que d’une présence chaleureuse et rassurante comme celle de Clay. « Keith parles moi si ça ne va pas, tu sais que je suis là pour toi aussi, mon barbu » Sans véritablement comprendre son geste, il embrassait tendrement son front replongeant sa tête par la suite dans le fond du dossier. Les yeux rivés vers le plafond, la bouteille de bière entre les mains inspirant profondément à la recherche d’une réponse à lui adresser. Les mots n’avaient jamais été le fort du vétéran. A vrai dire, il était même loin d’être le genre d’homme à préférer les paroles aux actes. Ne cessant de grogner comme un ours jours après jours et ne cessant de menacer violement mais surtout vulgairement les personnes qu’ils interpellaient régulièrement. « J’aimerais pouvoir penser sincèrement que je te remercie de ce que tu as fait… » Le brun n’avait jamais été très habile avec l’art de la conversation mais il essayait péniblement de lui faire comprendre, murmurant a peine ses mots comme s’il réfléchissait à leurs significations. « J’veux dire… Je pense pas qu’on lui ai fait un cadeau en le laissant filer. On aurait p’tet dût lui mettre les bracelets à lui aussi… C’est sans espoir… » soupirait-il simplement dans sa barbe se redressant pour venir enfoncer ses coudes dans ses genoux déposant sa bière sur la table. Le front enfoui dans les paumes de ses mains laissant a nouveau l’air s’insérer avec profondeur dans ses poumons. Il laissait a nouveau l’alcool s’élancer le long de son œsophage grognant simplement entre ses dents fixant le mur droit devant lui « J’ai passer l’âge de jouer… »